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Portrait d’un homme rescapé de plusieurs arrêts cardiaques qui devient Premier Répondant

Portrait d’un homme rescapé de plusieurs arrêts cardiaques qui devient Premier Répondant


24-02-2022 à 14:10:00 1770
webinaire intitulé « Les clés d’une survie »

Vendredi 8 octobre 2021 s’est déroulé notre webinaire intitulé « Les clés d’une survie ». C’est une première pour l’Association Française de Premiers Répondants Nous y avons notamment détaillé la belle histoire de Laurent Parisse, sauvé d’un arrêt cardiaque en août 2020 et qui a décidé de passer du côté des « sauveurs » en rejoignant les Premiers Répondants de l’AFPR après avoir été complètement rétabli.

Qui est Laurent Parisse ?

Laurent Parisse

« Je m'appelle Laurent Parisse, j’ai 46 ans, je suis père d'une fille de 17 ans et suis dirigeant d’un cabinet de conseil en entreprise, en stratégie et en organisation.
J’ai été formé à Sciences Po Grenoble.
Je n'ai jamais fumé, ni consommé d'alcool, en outre je suis sportif.

Pour commencer lorsque j’étais petit, j’ai été atteint par une forme sévère de scarlatine, une maladie qu’on trouve désormais assez rarement, qui a pu atteindre mes muscles cardiaques.

En 2010, j’ai fait un malaise avec une tachycardie ventriculaire à la suite d’un effort, j’ai été admis en soin intensif puis le service de cardiologie du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Metz-Thionville m’a diagnostiqué une myocardite.

Cette année-là, je suis revenu d’un assez long séjour aux Etats-Unis et je pense que c’est à cet endroit que j’ai été atteint.

Globalement, je n’ai pas eu trop de problèmes entre 2010 et 2014, mais à partir de juin 2015 la situation s’est vraiment détériorée : j’ai fait une première syncope avec perte de connaissance et fibrillation ventriculaire nécessitant une réanimation cardiaque courte par les pompiers.

J’ai été orienté vers le Pr. Sadoul à l'Institut Lorrain du Cœur et des Vaisseaux (ILCV) du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nancy qui, après une électro physiologie, a diagnostiqué une DAVD et m'a proposé l'implantation d'un défibrillateur en juillet 2015 et depuis j'ai poursuivi le traitement par bêta bloquant.

En octobre de la même année, j’ai fait un infarctus au niveau du rein droit, puis jusqu’à 2020 j’ai connu plusieurs épisodes d’orages rythmiques avec et sans perte de connaissance et des actions/chocs systématiques du défibrillateur automatique implantable (DAI). Finalement j’ai subi un arrêt cardiaque le 24 août 2020. »

L’incident plus en détails

L’incident plus en détails

« Il était 7h et j’étais sur le point de prendre le volant lorsque je me suis effondré. La fibrillation était telle que le DAI n'a pas suffi à me récupérer.

Ma compagne m'a prodigué les premiers gestes, en l'espèce d’un massage cardiaque, après avoir appelé les secours.

Elle a ensuite été relayée par deux étudiants jusqu’à l’arrivée d’un Premier Répondant, le Lieutenant Pierre Kehrer, pompier professionnel, qui avait reçu une alerte sur son smartphone grâce à l’application de l’Association Française de Premiers Répondants et qui a pu prendre la suite des opérations. En tant que professionnel, il a assuré le massage jusqu'à l'arrivée de ses collègues, environ 8 minutes après avoir été appelés par ma compagne.

A la suite de cela j’ai fait un second arrêt dans le camion de pompiers, mais une fois arrivé en réanimation à l'hôpital Mercy, j'ai été réanimé puis placé dans le coma et sous ECMO (circulation extra corporelle). Je suis sorti du coma à l'ILCV une semaine plus tard, où j'avais été transféré dans l'intervalle.

Au total je suis resté 4 semaines en réanimation, puis je suis retourné à la vie normale muni d'un rendez-vous programmé en novembre 2020 avec le Dr. Mathieu Mattei, anesthésiste réanimateur, responsable de la filière greffe cardiaque, en vue d'une inscription sur la liste des demandeurs de greffe.

Mon dossier a été validé fin janvier 2021. Et le 17 avril 2021, seulement quelques mois plus tard, alors que j'étais hospitalisé depuis quelques heures pour un début d'appendicite à l'hôpital Robert Schuman de Metz, traitée dans un premier temps par antibiotiques vu mes antécédents, j'ai reçu un appel du Dr. Mattei m'informant qu'un greffon était disponible.

Dr. Mathieu Mattei

Une nouvelle aubaine pour moi, surtout si on prend en compte que mon groupe sanguin est très rare et que beaucoup d’autres paramètres peuvent ralentir le processus.

Après s’être concertés, les médecins des deux hôpitaux, ne voulant pas passer à côté de cette opportunité, ont décidé mon transfert à l'ILCV pour être greffé après mon appendicectomie (ce qui était une première pour eux).

Le Dr. El Farra m'a implanté un cœur avec succès qui me permet d'oublier la DAVD, une maladie sournoise et terriblement stressante, et qui me permet de vous raconter cela sereinement. »

Que se passe-t-il après une transplantation cardiaque ?

Que se passe-t-il après une transplantation cardiaque ?

« J’ai eu 7 semaines d’hospitalisation, puis dès le lendemain on m’a fait recommencer à marcher. S’en est suivie ma sortie de l’hôpital, une rééducation et une reprise progressive du sport.

Le corps humain rejette naturellement tout corps qui lui est étranger. Ainsi, lorsqu’il y a greffe d’organe, il tente de le détruire. C’est pour cela que je suis sous traitement, notamment avec la ciclosporine, un immunosuppresseur qui permet d’empêcher cela. Cela ne me pose aucune restriction, mis à part que je ne peux plus manger de pamplemousse. Ça va, il y a pire [rire].

Néanmoins, je suis immunodéprimé ce qui signifie que je suis beaucoup plus sensible aux virus donc je dois faire beaucoup plus attention.

Je suis évidemment vacciné contre la covid-19, mais je porte en permanence mon masque, je fais attention aux gestes barrières, etc. Et c’est ce que chacun devrait faire.

En bref, je suis comme vous en fait. Il peut m’arriver les mêmes choses que vous. Je peux à nouveau faire un arrêt cardiaque pour n’importe quelle autre raison [rire]. »

Quels sont les facteurs qui peuvent l’expliquer ?

« Je dois la vie à ma compagne qui a eu les bons réflexes ainsi qu’à Pierre Kehrer, le Premier Répondant qui m’a sauvé la vie et à l’AFPR qui a mobilisé ce dernier. La rapidité de ma prise en charge m’a permis de survivre, mais également de ne pas rentrer dans un état végétatif.

Il y a également la chance, tout simplement. Elle ne me quitte pas depuis plus d’un an et je me sens privilégié d’être encore en vie. Mais plus concrètement, je dois la vie à toute la chaine de solidarité qui s'est mise en place et aux hôpitaux de Metz et de Nancy dont le personnel médical et soignant a été capable de prodiges.

Par ailleurs, tout cela m’a fait beaucoup réfléchir. J’étais déjà engagé dans toutes ces réflexions là car avant mon incident ma pathologie cardiaque m’avait déjà poussé à me sensibiliser à tout ça.

Je suis alors devenu à mon tour Premier Répondant sur l’application de l’AFPR. Il s’agit d’une action citoyenne nécessaire. J'ai également organisé avec Pierre Kehrer début juillet 2021 une session de formation au PSC1 réunissant une quinzaine de personnes et nous le referrons régulièrement.

Je suis conscient de l'importance cruciale de l'intervention des secouristes amateurs dans le maillage des secours sur un territoire, notamment en cas d'ACR, et je souhaite donc jouer un rôle d'ambassadeur auprès de nos concitoyens en termes de prévention, d’information et de sensibilisation. »

Que manque-t-il à la France pour progresser dans ce domaine ?

« Je n’ai pas fait d’étude sociologique sur le sujet mais je pense que y a plusieurs paramètres.

Je pense que cela intervient d’abord dès le plus jeune âge, peut-être qu’on ne le voit pas assez à l’école. J’ai cru comprendre que cela était une ambition du quinquennat Macron, qu’au niveau du collège il voulait sensibiliser les élèves aux gestes qui sauvent.

Par ailleurs, on est un pays d’Etat-providence classique, donc on attend beaucoup de l’altruisme et je pense qu’on est quand même trop peu acteurs. Je ne veux pas caricaturer car il y a des solidarités, beaucoup d’associations dans ce pays qui font plein de choses pour les autres comme l’AFPR d’ailleurs. Mais si quelqu’un venait à tomber devant nous et que nous étions une vingtaine de personnes autour, combien interviendraient ?

Je pense que globalement on a une conscience de l’autre qui n’est peut-être pas tout à fait assez développée, car peut-être qu’on ne se dit pas que ce qui arrive à l’autre peut nous arriver, que ce qui arrive à l’autre coûte à l’Etat et que finalement ça rejaillit sur nous à un moment ou à un autre via notamment les impôts.

J’ai également appris lors de ma formation PSC1 qu’il y avait fibrillation dans 80 % des arrêts cardiaques et que dans ces cas-là le massage cardiaque n’était pas suffisant.

Il faut alors que le gouvernement durcisse les réglementations autour des défibrillateurs pour obliger les mairies à en installer davantage et sensibiliser autour de ça pour que les gens aient le réflexe de les utiliser dès qu’un ACR survient car ils ne le sont que très peu pour le moment.

Nous devons continuer les actions de communication et de promotion. Peut-être essayer de mettre en avant les personnes qui en ont bénéficié et aussi celles qui participent à la réussite de tout ça. Que ce soient les pompiers, que ce soient les adhérents de l’Association Française de Premiers Répondants, les gens du système de santé français. Il faut plus valoriser le corps médical, ce sont des gens qui ne sont pas forcément bien reconnus. Il y a l’histoire des casseroles à 20h [rire] mais ils ne sont pas assez bien reconnus ce qui peut plus facilement les pousser à arrêter car ils sont fatigués, que leurs métiers sont difficiles.

Et en ce qui concerne les pompiers, ce n’est pas parce que c’est leur métier de prendre des risques qu’ils ne doivent pas avoir de reconnaissance, pas forcément financière, mais savoir leur dire merci et se rendre compte de ce qu’on leur doit. En bref, un éveil des consciences est nécessaire. »

AFPR

C’est une vie « riche et enthousiasmante » qu’a reprise Laurent Parisse à la suite de ces sombres épisodes au bout desquels s’est profilée l’éclosion d’un nouvel ange-gardien au sein des Premiers Répondants de l’AFPR. Le Sauvé qui devient le Sauveur. C’est un scénario qu’on pourrait croire sorti d’un film du fait de son dénouement, mais on vous rassure il s’agit bien là de la réalité. Une réalité pour laquelle nous aspirons une fréquence grandissante, voire exponentielle. D’autant plus qu’en France nous avons une marge de progression très importante dans le domaine de la lutte pour la survie des victimes d’arrêts cardiaques. En effet, seuls 20 % des Français sont formés aux gestes de premiers secours alors que des pays voisins atteignent les 80 %.

Un éveil des consciences est nécessaire. Les citoyens doivent se rendre compte que l’arrêt cardiaque est omniprésent. Nous avons tous une connaissance ayant subi ce drame, ou du moins nous avons tous déjà entendu une histoire qui en traite. Laurent Parisse en est la preuve : lorsqu’on est touché directement par une cause, cela nous sensibilise davantage. C’est dans la nature de l’Homme. Ainsi c’est de ce constat dont nous devons nous servir pour faire progresser la cause de la lutte pour la survie des personnes victimes d’arrêts cardiaques.

L’arrêt cardiaque touche n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. Ce sont les maîtres mots à retenir.

Par ailleurs toute l’équipe de l’Association Française de Premiers Répondants espère que vous avez apprécié notre webinaire, au plaisir d’en organiser très vite de nouveaux.

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